La galerie Renaissance du château de Champlitte : un programme iconographique à la gloire des Vergy
Résumé
La galerie qui sert de façade à l’actuel château de Champlitte est un des fleurons de la Renaissance comtoise. D’après Jean-Pierre Jacquemart, elle fut édifiée vers 1564-1566 pour François de Vergy (v. 1530-1591). Compagnon d’armes de Charles Quint, de Maximilien II ou encore de Philippe II, il devient, à la mort de son oncle en 1560, comte de Champlitte mais aussi gouverneur et lieutenant général du comté de Bourgogne. Bien que le siège du gouvernement militaire du comté se trouve à Gray, François réside régulièrement dans son château de Champlitte qui, sans perdre son caractère défensif, est agrémenté d’une galerie de style Renaissance dont tous les historiens de l’art ont souligné le caractère prestigieux . Il n’est pas exclu qu’elle soit la manifestation concrète de la gratification de 6000 francs que Philippe II avait versée à François de Vergy « tenant le gouvernement » .
Si la luxuriance du décor végétal, dont la sculpture aurait été réalisée par un artisan flamand dénommé Buhans, a depuis fort longtemps retenu l’attention, sa portée symbolique n’a jamais été mise en lumière. Cette dimension est pourtant fondamentale dans l’expression du pouvoir qui donne à cette galerie l’essentiel de sa raison d’être. Le choix des espèces végétales qui ornent les paires d’écoinçons qui surmontent les sept arches du rez-de-chaussée obéit à des considérations non seulement esthétiques, mais aussi symboliques. Même si la façade a été remontée au XVIIIe siècle, il est possible de restituer en partie les motivations sémantiques qui ont inspiré les choix iconographiques végétaux, en mettant notamment en relation ces derniers avec le contenu des armoiries des Vergy et les discours dont elles ont fait l’objet.
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